Hier, c'était une journée pas comme les autres.
D'abord, on annonçait très chaud. Et la promesse a été tenue.
C'est ce matin-là que le grand frère que je n'ai jamais eu a choisi pour m'appeler, de sa contrée lointaine où le vin goûte bon. Appelons-le Monsieur A. Je dis grand frère parce que lorsque je me suis exilée dans son pays, il y a déjà plusieurs années, il a veillé sur moi comme un grand frère peut le faire. Depuis que je suis revenue à Montréal, la distance creuse un fossé entre nous. Mais souvent, il me manque. Ce qu'il y a de bien, avec Monsieur A, c'est qu'on peut parler de tout. Il a une façon de concevoir le monde qui dédramatise la détresse. Je n'ai pas su retrouver quelqu'un comme lui ici.
Et puis j'avais rendez-vous le soir même avec Monsieur Z. Oui, il m'a finalement écrit. Nous sommes allés marcher près du fleuve. Malgré la canicule, on y était bien : le vent dans les arbres, le bruit des feuilles, les pieds dans l'eau, la magnifique vue sur les lumières de Montréal par une chaude nuit d'été. Et lui à côté de moi. Quand il est à côté de moi, le temps s'arrête.
Il ne veut pas se poser de questions. Moi non plus. Pourquoi se priver d'un moment de bonheur quand il s'offre à nous, sous prétexte qu'on ne sait pas ? La vérité, c'est qu'on ne peut pas savoir, et quand on pense savoir, on ne sait pas plus. La seule chose qui compte, c'est le présent.
Je n'ai jamais autant ressenti ce présent que lorsqu'il m'a embrassée. Ça a peut-être duré quinze minutes, ou deux heures, je ne me souviens plus.
Et j'ai eu très chaud.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire