mardi 6 août 2013

Je vais bien

Ça y est, j'ai passé le test, je suis en forme, je n'ai rien, rien d'anormal, qu'il a dit le médecin, rien d'anormal.

Rien d'anormal.

Trois tout petits mots qui m'ont redonné mes ailes.

J'ai eu mal, j'ai eu peur, j'ai passé de mauvais moments. Mais il fallait le faire.

Et puis j'ai passé le test sans sédatif. J'ai hurlé de douleur.

Vous devinez pourquoi ?

Eh bien parce que j'avais peur de le prendre, le sédatif !

Ça m'apprendra...

mardi 30 juillet 2013

Chacun son tour

On se dit toujours : «ça arrive aux autres».

Mais là, ça arrive à moi. Maladie, douleurs, examens médicaux.

Examens médicaux.

Moi qui ne supporte pas de voir un hôpital de près, de loin, en photo, à la télévision. Moi qui fais de l'hyperventilation lorsque j'entre en contact avec des médecins, des infirmières; tout ce qui se rapporte à la santé, bref, est hautement anxiogène pour moi.

Eh oui... Je fais partie d'un groupe de gens bizarres qu'on nomme «hypocondriaques».

À l'époque de l'épidémie de méningite (j'avais 10 ou 11 ans), je traînais sur moi un thermomètre pour m'assurer à tout instant que je ne faisais pas de fièvre. Je savais que la fièvre était un des symptômes. J'avais donc peur de faire de la fièvre.

À la même époque, un peu avant ou un peu après, je ne sais plus, j'ai eu peur d'avaler. J'avais vu Garfield s'étouffer avec sa nourriture après un trop long régime. Il ne savait plus comment déglutir. C'est là que j'ai pris conscience du phénomène de déglutition, géré par notre système végétatif. Sauf que j'en ai tellement pris conscience que je n'arrivais plus à avaler, trop concentrée que j'étais sur le processus de déglutition. Ça a duré un bon moment. Quelques semaines, je dirais. Je ne mangeais plus, et je n'avalais plus ma salive. Je la crachais dans un pot. Ça a fini par une virée chez les médecins, que ma mère m'a imposée, afin de comprendre ce que j'avais. Je lui disais pourtant : j'ai peur d'avaler. Elle ne m'a pas crue. Résultat de la virée : tout est normal, ma gorge n'est pas enflée, et je n'ai pas d'os de poulet coincée de travers.

D'ailleurs, je n'ai pas mangé de poisson pendant longtemps dans ma vie, parce qu'ayant vu dans un film un homme mourir étouffé avec une arête de poisson, j'ai eu peur que le même sort me soit réservé.

Plus tard, j'ai eu peur du sida, du cancer, peur de m'empoisonner au labo de physique au secondaire avec les produits chimiques, j'ai eu peur d'être mangée par un requin, peur d'avoir une crise cardiaque, peur d'avoir un caillot de sang au cerveau, et j'en passe et j'en passe.

Chaque seconde de ma vie a longtemps été pénible pour moi. Jusqu'à ce que, un beau jour, dans la vingtaine, je comprenne une chose : les maladies et tout ça, ça ne concerne que les 30 ans et plus. Moi, je suis jeune. Invincible. En santé. Rien ne s'attaquera à moi.

Je sais, c'est complètement faux. Mais sachez que cette pensée magique m'a permis de vivre une bonne dizaine d'années sans patauger constamment dans l'angoisse de ma mort imminente.

Mais voilà. Voilà : je suis dans la trentaine maintenant. Maintenant, je suis concernée, pour de vrai.

Et demain, je me rends dans une clinique privée pour passer des tests médicaux.

Oui, tests médicaux.

Deux petits mots de rien du tout qui font chez moi des ravages incommensurables.

Quand tu es rendu à faire les tests médicaux, c'est que le médecin s'inquiète. S'il s'inquiète, c'est qu'il y a quelque chose. S'il y a quelque chose qui mérite un test médical, c'est que c'est grave. Voilà la logique vicieuse qui s'implante dans ma tête.

Pis j'ai peur. Crissement peur. J'ai peur du test, peur du médecin, peur de la drogue qu'on va me filer dans le bras, dans la veine, peur de lâcher prise avec mon corps.

Peur du diagnostic.

Alors ce soir, je dors pas. Je ne dormirai pas.

Et j'essaie de penser fort fort que demain soir, lorsque je regarderai les feux d'artifice, je me sentirai légère et heureuse, le danger loin derrière moi.

jeudi 27 juin 2013

Comment devenir un intello sans fréquenter l'université

Je me rends compte d'une chose, ces temps-ci.

Plus les années m'éloignent de mon époque universitaire, plus je me délivre de la contrainte intello. Et quelle délivrance !

J'étouffais. Je n'étais plus moi-même, mais j'essayais d'être cette image que l'université et mes pairs m'imposaient, j'avais les goûts qu'ils me dictaient.

Pour être acceptée, être des leurs. Avoir une bourse, une reconnaissance, une place.

Et puis avec le recul, je me rends compte à quel point toute cette mascarade est risible et ridicule. Les intellos, on les repère au premier coup d'oeil, avec leur air supérieur et condescendant. Plus je les observe, plus ils m'énervent. Et plus je me sens loin d'eux, moi qui ai tout de même accouché d'une foutue maîtrise. D'ailleurs, si je n'ai pas continué au doc, c'est parce que je n'en pouvais plus de les côtoyer.

Leurs petites manies pédantes sont si prévisibles et facilement identifiables que ça m'a donné envie de dresser une liste du bon comportement à adopter pour passer pour un intello, sans même fréquenter l'université. Voici pour votre bon plaisir et surtout le mien.

- Donnez-vous un accent français, même si vous n'êtes jamais allés en France. Méprisez avec ferveur cette sous-classe de Québécois qui a un accent québécois.

- Utilisez des termes uniquement compris par votre caste. Moquez-vous de ceux qui ne vous comprennent pas.

- Privilégiez le verbe «court-circuiter». Ça s'utilise en toute situation et vous avez l'air d'avoir du vocabulaire.

- Pratiquez-vous à enrichir vos propos de métaphores-valises telles que «à la croisée de», «à la jonction de», «sur la scène de». Toutes ces métaphores doivent réunir des concepts abstraits. Véritables ou de votre cru, personne ne verra la différence. On vous croira sur parole, car vous avez un accent français.

-Lisez Derrida, Gilles Deleuze et Kant, et faites semblant de comprendre en disant n'importe quoi. Si on ne vous comprend pas, on pensera que vous êtes tellement intelligents que vos propos sont inaccessibles au commun des mortels («Plus c'est intelligent, plus c'est bête», disait mon idole Gombrowicz).

- Louez-vous un film dans la section «Répertoire» en prenant soin de choisir le plus ennuyeux et sombre. Même si vous vous êtes endormis dessus, dites que vous l'avez aimé, en en louangeant les «silences», les «séquences», le jeu subtil (en vérité absent) des acteurs, la profondeur du scénario (directement proportionnel à la profondeur de votre ennui), et tout le baratin approprié.

- Aimez l'art intellectuel. Écoutez une musique qui n'a plus de mélodie. Admirez une toile blanche. Laissez-vous emporter par une chorégraphie qui n'a ni musique ni rythme. Lisez des livres qui n'ont aucune histoire. Aimez tout cela en prêchant que ça «renouvelle le genre», que ça crée «une perte des repères» et que ça «met en relief la vacuité de notre existence». On pensera que vous avez compris quelque chose à la vie.

- Pensez-vous exceptionnels et uniques. Vous êtes promis à une grande destinée avec les grands de ce monde.

- Méprisez Marie Laberge, même si vous avez pris un vif plaisir à lire «Gabrielle» en cachette.

- Citez le plus souvent possible Dostoïevski et Kafka. D'ailleurs, plus vous les citerez, et plus vous gagnerez en crédibilité.
 
- Allez dans les soirées mondaines et soyez fous, mais intellectuellement fous, car les intellos aussi savent s'amuser, mais de façon intello, contrairement à la plèbe de ce bas monde.

- Agencez n'importe quels mots prisés par la caste universitaire. Il y aura toujours quelqu'un pour donner du sens à ce que vous dites.


Au fond, n'ayez pas peur des discours vides.

J'existe toujours

Me voici de retour avec un chum, un chat et 30 livres de plus.

lundi 28 janvier 2013

Folle

C'est complètement fou. Complètement dément.

Vous savez, au mois de novembre, je ne vous l'ai pas dit, mais j'ai fait un «move» majeur dans ma vie. J'ai commis un acte qui allait changer, du moins je l'espérais, le cours de ma vie, et décupler mon bien-être et ma bonne humeur : j'ai supprimé Monsieur Z des mes contacts Facebook.

Quint toué !

Ça me défonçait le moral de le voir en photo avec ses petites chicks, de connaître sa nouvelle vie, laquelle se déroulait sans moi, et le fait que ce soit sans moi me faisait atteindre des sommets de rage assez malsains.

Comble de l'inacceptable, mes amis, c'est que Monsieur Z venait de temps à autre commenter mes statuts, comme pour me narguer, comme pour me dire : oublie pas, chus là, nanana, je suis dans ta vie, mais juste sur Facebook, parce que sinon, je ne t'écris pas, je ne t'appelle pas, mais sur Facebook, je me manifeste, c'est tellement moins engageant, allez hop, un petit mot impertinent pour manifester ma présence, pour bien te faire sentir que chus pas loin, mais tellement plus dans ta vie, tu me vois mais ne peux me toucher, nanana !

Vous voyez le principe.

Ce mois-là, je me souviens, j'avais rêvé que je guillotinais des têtes.

Acte d'ultime vengeance : flushé de Facebook.

Il en a sûrement pleuré.

J'ai cru qu'en l'éloignant de moi, j'allais l'oublier.

ERREUR.

Je ne cesse de rêver à lui. Je rêve ENCORE à lui, vous imaginez ?

C'est de l'obsession pure.

Va te faire soigner, que vous allez me dire. C'est justement ce que je fais.

Mais lui, lui ! Oh, lui (comme je le hais!), lui, bordel de merde, il s'est imprégné jusque dans les tréfonds de mon âme, d'où il répand méchamment son poison d'homme absent.

Comment le sortir de là ? J'ai essayé l'alcool, la drogue, les antidépresseurs, la psychothérapie, le travail, le sexe, rien n'y fait.

Il s'est accroché solidement, le ptit criss.

Si je vous raconte tout ça, c'est parce que je viens de commettre une grosse erreur.

En résumé : j'ai rencontré quelqu'un qui cherche une personne possédant une compétence précise pour accomplir un projet. La seule personne que je connais possédant cette compétence (comme un Dieu en plus), c'est bien sûr Monsieur Z. J'ai donc laissé les coordonnées dudit Monsieur à ladite personne.

Par respect, j'ai tout de même écrit à Monsieur Z pour lui dire que j'avais filé son courriel à une personne qui allait probablement le contacter sous peu.

Sauf que, en obsédée que je suis, je n'ai pas su me la boucler. Je n'ai pas su me contenter de la dimension strictement professionnelle de l'intention.

Voici ce que j'ai écrit :

Bonjour [Monsieur Z],

J'espère que tu vas bien. 

Je tiens à t'aviser que je me suis permis de donner ton courriel à une personne du nom de [quelqu'un], qui cherche quelqu'un pour développer [quelque chose] pour un projet de design pour [nom d,un organisme] (je pense bien que c'est cela, mais je peux me tromper sur les détails).

J'ai tout de suite pensé à toi. Je sais que tu es très occupé, avec HEC, ta job, pis toute pis toute, mais je me suis dit que tu serais peut-être ouvert à d'autres expériences (aucune arrière-pensée ici), et il faut le dire, la personne compétente en ce domaine, c'est toi.

Tu dois trouver ça un peu étrange que je t'écrive alors que je t'ai effacé de mes contacts Facebook, dans la mesure où tu l'aurais remarqué, mais c'était seulement une tentative désespérée de t'effacer de ma vie, en vain.

J'espère que tu ne m'en veux pas... ce n'est rien contre toi. Je ne sais pas ce que tu as, ce que tu m'as fait, mais tu me fais un tel effet que ça en devient complètement fou. Je pensais qu'en t'éloignant de moi, j'arriverais à t'oublier, mais crois-le ou non, je rêve  à toi encore, et plus souvent que la normalité l'exige. Tu apparais dans mes rêves, comme ça, et je me réveille, troublée, en me disant «d'où ça sort, c'te rêve-là».

Bon ok, je te conte mes histoires un peu cinglées, mais vois-le juste comme l'expression de ma décision d'être complètement transparente avec toi.

Je n'ai pas été honnête avec toi, ni avec moi d'ailleurs.

Je ne sais pas ce que tu as, mais je pense que ça a quelque chose à voir avec tes yeux magnifiques, ta vivacité d'esprit, ta capacité d'écoute, ton intelligence, tes yeux, tes yeux, tes si beaux yeux.

Va bien falloir que j'apprenne à vivre avec le fait que je ne t'oublierai jamais... et qu'en ma mémoire, mon souvenir de toi restera toujours aussi vif et poignant, et portera l'odeur de l'été qui naît.

[Ligeia]


Je sais bien : c'est à croire que je cherche le trouble, la merde, les problèmes... mais c'était plus fort que moi.

 Ce qui m'attend dans les prochains jours ? L'attente angoissée.

Fuck me, FUCK ME!!!!




vendredi 25 janvier 2013

Retour en 2013

Ça fait longtemps que je suis venue faire un tour par ici.
Je n'ai pas vu le temps passer... il m'a filé sous le nez, le salaud.

Pourtant, j'avais plein d'idées pour écrire. Je ressassais constamment des passages à écrire. Mais jamais je n'ai trouvé l'énergie pour le faire.

Mon nouveau travail m'a complètement absorbée. Avalée, je devrais dire. N'étant plus habituée à travailler 5 jours semaine, du matin au soir, j'ai dû me donner le temps de m'adapter. Faire des lunchs le soir. Partir travailler, revenir. Tout cela me demandait un temps et une énergie que je ne savais plus où trouver. C'est un fait : je ne suis pas faite pour travailler en entreprise.

Mais la bonne nouvelle, c'est que maintenant je travaille de chez moi. Énergie retrouvée. Fini, les pertes de temps dans la STM. Fini, les putain de lunchs.

Je peux donc me remettre à écrire. À me coucher un peu plus tard et venir flâner ici selon mon gré. Plus de pression du «faut que je dorme à 22 h pour réussir à me lever à 6 h». Car il faut le dire, je suis une grande dormeuse.

Quoi neuf, alors, de mon côté ?

J'ai rencontré un monsieur. Simon, qu'il s'appelle.

C'est un géant. Il ressemble à un arbre. Fort, mais tranquille. Je l'appelle «force tranquille». J'ai décidé que c'était son nom amérindien.

Il est affectueux. Tendre. Il a une voix magnifique. Un rire thérapeutique.

ET devinez quoi ?

Il donne des nouvelles...

Oh oui, il m'appelle, il m'écrit, il pense à moi.

Oui, cela existe. Ça me réconcilie avec l'espèce humaine.

Tournure tragique des événements : mon ex entre en scène avec un coup de théâtre.

Je suis la femme de sa vie. Il ne peut pas vivre sans moi. Il va tout faire pour que je revienne avec lui. Pour me rendre heureuse. Il pleure, il est au bord du désespoir.

Et moi... bien sûr que je l'aime, on restés 7 ans ensemble. Mais j'ai tourné la page.

Tourné la page ? Je n'en suis pas si certaine.

Mais pour l'instant, il y a Simon. Et je suis bien avec lui.

Encore une histoire de mecs foireuse. Mon petit doigt me dit que je n'ai pas fini d,en raconter sur ce blogue.

En ce moment, je laisse aller les choses. Je me dis que le temps me donnera une réponse.

Autre chose : rupture amicale.

Avez-vous déjà vécu ça ?

Une amie intime, une amie très proche.

Qui devient de plus en plus désagréable avec moi. Qui me rabaisse. Se moque méchamment de mon accent québécois (c'est vrai que c'est bizarre un accent québécois au Québec). Ne partage pas mon bonheur.

Une grosse décision pour moi que de ne plus la revoir.

Qui implique une grande réflexion sur l'amitié.

Quand je suis avec elle, je me sens toujours fautive. Parce que c'est comme ça qu'elle me fait sentir. Comme si je n'étais jamais à la hauteur. Comme si je n'étais jamais assez bien pour elle.

Au fond, je pense bien que j'ai le droit d'être qui je suis et d'être aimée et appréciée ainsi.

Fuck off.

Y'en a marre.

Voilà, vous êtes à jour maintenant.

Oh, et pour le mec au persil... ma dent verte ne l'a pas séduit.