samedi 22 septembre 2012

C'est quoi, l'amour, au juste ?


Oui, oui... ce cher Monsieur Z.

J'ai rêvé à lui toute la semaine. Chaque nuit, il est apparu dans mes rêves. Il m'appelait, apparaissait comme ça au milieu de nulle part.

Celle-là, je ne la comprends pas. J'ai un vague sentiment de tristesse à l'âme lorsque je me lève le matin. Parce que Monsieur Z est encore dans le creux de mes pensées. Dans l'arrière-cour de ma vie.

Pourtant, je fréquente depuis deux semaines un homme généreux et doux. Monsieur Math. Monsieur le Turc, je l'ai laissé tomber. Trop brusque et insistant. Mais Math, il correspond à tout ce que je recherche chez un homme : humour, intelligence, douceur, vivacité, énergie. Même âge. Même nos goûts musicaux se rejoignent.

Il me donne des nouvelles, m'écrit régulièrement, pense à moi, désire être avec moi. Tout ce que je n'ai pas connu avec Monsieur Z et qui me rendait si malheureuse.

Pourtant, merde, je ne plane pas. Toujours le vide dans mon ventre. Même si je suis bien avec lui, que j'aime passer la journée au lit avec lui, je ne ressens pas l'intensité et le désir qui m'animaient vis-à-vis de Monsieur Z.

Et quand je pense à Monsieur Math, je suis un peu nostalgique de ce que j'ai vécu avec l'autre.

J'ai beaucoup réfléchi à tout ça, parce que j'ai besoin de comprendre. J'ai besoin de connaître les mécanismes de mon fucking handicap émotif qui font que, depuis toujours, je m'ébroue pathétiquement dans un pattern amoureux où je crève d'amour et de douleur pour des hommes volatiles, mystérieux, dont la présence est fragile et incertaine.

Bonne nouvelle, mes réflexions portent fruit (au moins ça).

Je pense que je commence à comprendre. Je commence à comprendre que l'amour, ça n'a rien à voir avec cette intensité. L'amour, celui qui dure, qui rend heureux, qui fait ressortir le meilleur de soi-même, ne rend pas fou, obsessif et anxieux; il est doux, tranquille. Il enveloppe.

Je suis en deuil. J'apprends à renoncer à ce qui a toujours été ma conception de l'amour. J'apprends à renoncer à cette intensité vive et poignante qui fait planer si haut mais qui détruit violemment.

Mais ce sera un long, long apprentissage.

Ma nouvelle vie

Eh bien me voilà de retour. Je me remets officiellement à écrire, après ces quelques semaines à m'adapter à ma nouvelle vie de travailleuse.

Je n'ai pas vu les jours passer.J'appréhendais tellement ce nouvel emploi. J'avais tellement peur d'avoir fait le mauvais choix, de m'être plantée.

C'est que ça n'avait pas très bien été à mon ancienne job. Je m'y sentais comme une extraterrestre. Mon travail n'était pas respecté (lorsque j'en avais, parce que je pouvais passer des semaines à ne rien faire), et les tâches ne me plaisaient pas du tout. Je devais aller manger à une heure fixe, avec les collègues de travail à qui je n'avais rien à dire. Je partais le soir chez moi en pleurant. Je me sentais comme une merde.

Une fois, une de mes collègues, celle que j'appelais la «star» (elle parlait trop fort et ne sortaient de sa bouche que des inepties, tristement; mais ce qui était le plus triste, c'est que tout le monde l'écoutait, comme si elle brillait), et donc, une fois, en mangeant, on faisait des mots croisés, et elle est tombée sur la définition «loque». Et comme réponse, elle a donné mon nom. Mais il comportait trop de lettres. Bouillant de l'intérieur tout autant que sidérée que sidérée par son comportement, je lui ai lancé : Essaie donc plutôt ton nom, ça devrait cadrer mieux.

Et voilà. Le ton était donné. Je me suis tapé cette sombre bitch chaque jour de la semaine.

Un enfer qui a duré 6 mois. Ç'a été mon unique expérience en entreprise.

Alors j'ai eu peur de la réitérer.

Mais dès ma première journée, j'ai été réconfortée. J'ai été accueillie chaleureusement. On respecte mon travail. On respecte mes décisions. D'ailleurs, du travail, j'en ai beaucoup. J'aime ça. J'aime mes tâches et les gens avec qui je collabore. Certes, ce ne sera pas facile d'apprendre à tout gérer. Mais je le sens bien. Je me sens à ma place, dans mon élément. J'arrive chez moi le soir, et j'ai encore de l'énergie. J'ai envie de sourire.

Je me sens bien.

J'ai alors compris que le bonheur n'étais pas si loin.

En même temps, j'ai recommencé à m'entraîner. Je danse. Deux soirs par semaine. Je danse et je donne tout ce que j'ai à donner.

J'ai dit au revoir à mon amie S, qui a pris son avion pour la Grèce, avant d'en prendre un autre vers la France et ensuite encore un autre pour la Nouvelle-Zélande. On a bu un apéro à l'aéroport.

En bref : j'ai l'impression que j'entre dans une nouvelle ère de ma vie.

C'est donc une année qui se termine en force avec cette arrivée mouvementée de l'automne. Fini, la la léthargie !

Maintenant qu'une nouvelle routine s'est installée, je vais pouvoir reprendre le temps d'écrire.

Car j''ai encore plein de choses à dire.

Je n'en ai pas fini avec les hommes.

Ni avec Monsieur Z.


samedi 8 septembre 2012

Lettre à Monsieur Z

Cher Monsieur Z,

Je te déteste.

Je me secoue violemment la tête pour que tu en sortes. Mais il n'y a rien à faire. Ton visage reviens me hanter constamment, et encore plus lorsque je suis avec un autre homme.

Que m'as-tu fait ? Quel poison as-tu injecté dans mon corps pour que tu m'obsèdes ainsi, même après ces mois séparation où je n'ai même pas eu une seule de tes nouvelles ?

En vérité, tu ne m'as rien fait. Tu n'as qu'été l'objet de mes constructions imaginaires, que j'ai érigées en un mirage ténu faisant miroiter dans ma vie chancelante mon amour et mon désir pour toi.

Un mirage dont la réalité est aussi tangible que la matière des trous noirs.

Notre relation n'a été qu'une fiction. Je ne suis pas certaine de t'avoir rencontré, d'avoir rencontré le vrai Monsieur Z, celui qui pense et qui vit. Je n'ai rencontré que l'homme que j'ai créé, celui que je voulais que tu sois, et que tu n'es pourtant pas.

Tu n'as pas été à sa hauteur. Tu m'as déçue, blessée.

Et c'est non pas à toi que je m'adresse, mais à cet homme protagoniste, héros de mon propre récit.

Monsieur Z, laisse-moi tranquille maintenant. Sors de moi. Sors de mon corps. Va-t'en.

Tu m'as permis d'amortir ma chute dans les abîmes, de la même façon qu'un parachute empêche un corps de se fracasser contre le sol. Tu m'as aidée à garder la tête tournée vers la lumière, vers ta beauté.

Mais c'est fini maintenant. Je suis revenue sur terre. Je n'ai plus besoin de toi. Get out of my fucking life.

Je veux apprendre à aimer autrement. À aimer sans souffrir. À aimer à l'extérieur de mes constructions imaginaires. À aimer une personne réelle. À aimer dans la réalité.

Fous le camp de mes pensées; tu ne fais que me rappeler que je ne sais aimer que dans la folie.

J'essaie de t'oublier. J'essaie de connaître d'autres expériences moins douloureuses dans les bras d'autres hommes.

Et quand je passe du bon temps avec Monsieur Math, quand il m'embrasse, c'est ton visage qui vient me voiler les yeux. C'est toi que je veux. C'est un fantasme que je veux.

Je veux l'impossible, l'insaisissable.

Quand ton visage me vient à l'esprit, dans ces moments-là, je comprends mieux pourquoi l'amour me fait souffrir.

Monsieur Math est trop vrai. Il est là, réel. Il pourrait me rendre heureuse. Il pourrait m'aimer.

Sauf que je ne l'ai pas construit. Il ne m'obsède pas.

Tu me fais chier. Monsieur Z, décalice de ma vie. Je ne veux plus de toi. J'ai choisi de ne plus souffrir.

Mais une partie de moi continue de s'accrocher à cette idée fausse que l'amour, c'est ce que j'ai connu avec toi.

Monsieur Z, je te déteste.

mercredi 5 septembre 2012

La douleur du désir

Je ne sais pas ce qu'il m'arrive ces derniers jours, mais Monsieur Z fait un retour en force dans mes pensées.

Pourtant, je ne pensais plus à lui. J'ai rencontré récemment de nouveaux messieurs, dont le beau Monsieur Oz, le Turc. Et aussi Monsieur Math, avec qui je passe du bon temps et que j'ai rencontré sur un réseau de rencontres, un soir de juillet.

Mais ils ne me troublent pas comme a pu le faire Monsieur Z. Quand je l'embrassais, Monsieur Z, je perdais la tête, mon corps tremblait, mes pieds ne touchaient plus le sol. Je planais de désir, je brûlais sur toute la surface de ma peau.

Et je dois dire que ces derniers temps, j'ai bien envie d'avoir un homme dans mon lit. Cependant, il m'a suffi de les embrasser pour savoir que je n'arriverai pas à me rendre plus loin, même si ce n'est pas l'envie qui me manque.

Ils sont charmants, ils sont beaux, intelligents, et ils me donnent des nouvelles fréquemment, eux. Ils sont attentionnés. Mais quand je les embrasse, il ne se passe rien. Rien dans mon ventre, rien dans ma poitrine. Ma tête reste en place, mon corps ne tremble pas et ma peau ne brûle pas.

Et ça m'enrage. Je voudrais ressentir quelque chose, me laisser emporter par le désir, me laisser transporter dans leurs bras; seulement, je reste clouée sur place, à me demander ce que je fais là.

Je suis en train de me demander si ce n'est pas la souffrance qui est à la base de mon désir pour un homme. Plus il me fait languir, plus il me fait souffrir, me laisse dans l'incertitude, dans l'équation A, et plus je m'amourache de lui. Comme si le désir ne pouvait exister en dehors de cette tension insoutenable, du déchirement, de l'attente, de l'angoisse. Comme si la douleur amplifiait le plaisir.

Ça devrait être le contraire.

Je suis maso. 

J'ai un dé.faut de fabrication que je dois faire réparer dans les jours, mois, années à venir si je veux réussir par enfin connaître une relation saine.